The Civil Wars - Dust to dust ♫
En route pour la suite de ces deux semaines passées en Thaïlande. Si vous avez manqué la première partie, c'est par ici! Bonne lecture et belle journée à tous.
Journée 4
Petit à petit, nous nous rapprochons des montagnes pour découvrir l'univers des tribus Akha et Yao qui y vivent. Les femmes Yao sont reconnaissables par les bijoux et les costumes qu'elles portent: large turban, pantalon brodé et tunique de laine rouge autour du cou. Les femmes Akha, quant à elles, portent de magnifiques coiffes faites de bijoux d'argent. Ce sont des tribus qui vivent essentiellement de l'artisanat. En témoignent tous les bijoux qu'elles nous invitent à découvrir. Plus loin, leurs maris travaillent la terre; l'agriculture étant également une source de revenu importante. Un petit garçon me donne la main et ne la quitte pas de la visite. La barrière de la langue n'est pas un frein à cette complicité.
En redescendant des montagnes, nous croisons la route d'un vieux python de 90kgs. Nous sommes 7 à le porter. Les écailles sont épaisses et froides et nous pouvons sentir bouger le poulet qu'il vient juste d'avaler. Nous redescendons ensuite le fleuve Mae Kok en pirogue. Un moment unique de sérénité où chaque instant est apprécié à sa juste valeur. Nous sommes réellement au coeur de la nature thaïlandaise, de ses montagnes, de ses vallées.
Notre périple s'arrête ensuite au Triangle d'Or, au nord du pays, au confin des frontières laotienne, birmane et thaïlandaise. La légende veut qu'un bateau coula à cet endroit précis, emportant avec lui l'or qu'il transportait. Je déguste le jus d'une noix de coco à la paille, en visitant les petites échoppes situées le long du fleuve Mae Kong. Après avoir gravi les 100 marches du monastère, nous déjeunons face à une portion de territoire birman, interdite d'accès pour les touristes. La fin de la journée est consacrée au trajet jusque Chiang Mai. La route est une nouvelle fois magnifique avec ses montagnes aux forêts d'eucalyptus, de palmiers, de tek, de bambous, de bananiers etc. De temps en temps, une rivière coule par ci, par là. Je suis ébahie par tant de vert, devant cette nature encore non approchée par l'Homme. Le soleil se couche sur ce paysage merveilleux. C'est une bien belle façon de terminer la journée.
Journée 5
Nous prenons la direction des montagnes environnantes pour atteindre le temple de Toi Suthep, un lieu très sacré pour les Thaïlandais. La légende raconte qu'un éléphant blanc élut cet endroit et y mourut après avoir barri trois fois et en avoir fait trois fois le tour. Le roi Kuena y fit aussitôt enterrer la relique qu'il portait et construisit un chédi (pointe représentant l'axe du monde) à cet endroit précis. Pour accéder au temple, nous montons un escalier de 350 marches encadré par des dragons de porcelaine. A son entrée, deux géants accueillent les visiteurs afin de les protéger. Depuis le temple, nous avons une vue imprenable sur la ville de Chiang Mai et tout ici invite aux traditions de la religion bouddhiste. Nous inscrivons nos noms et ceux de nos proches sur un grand tissu orange qui viendra ensuite remplacer celui déjà existant autour du chédi. Les croyants prient d'ailleurs en faisant trois fois le tour de ce dernier, comme l'avait fait l'éléphant de la légende, au XIVème siècle. Nous avons la chance de nous faire bénir par un vieux moine dont la sérénité m'émeut. En repartant, il offre à chacun un bracelet de coton qu'il noue autour autour du poignet des hommes seulement puisque ses croyances l'empêchent de toucher les femmes. Avant de repartir du temple, nous versons une cuillère d'eau bénite dans la fleur de lotus associée à notre bouddha de jour. En effet, pour les Thaïlandais, le jour de naissance est très important puisque aux 7 jours de la semaine correspondent 7 bouddhas différents, tous porteurs d'un message bien précis. Par exemple, les personnes nées un samedi ont un comportement protecteur envers les autres personnes; rapport au bouddha qui, un samedi de pluie, fut protégé par des serpents venus se positionner au-dessus de sa tête durant tout l'orage.
Nous continuons la journée avec les différents visites de fabriques pour lesquelles la ville de Chiang Mai est réputée: cuir, bijoux, tek, laque, soie et ombrelle. Il y a plusieurs façons de travailler la laque (peinture, gravure, feuilles d'or ou coquilles d'oeuf) comme c'est aussi le cas pour les ombrelles. Les armatures sont toujours en bambou mais l'ombrelle en elle-même peut être de papier, de soie ou de coton. Nous apprenons également que les cocons de soie chinois sont blancs alors que ceux thaïlandais sont jaunes. Chacun d'entre eux renferme d'ailleurs plus de 500m de fil de soie.
La journée se termine par un dîner-spectacle de danses des tribus du Nord comme les Akhas que nous avons déjà rencontrées. Les costumes sont, une nouvelle fois, des plus splendides. Nous assistons à une alternance de danses de combats rythmées par le son du tambour et de danses gracieuses effectuées par de jeunes Thaïlandaises toujours aussi rayonnantes. Pour achever la soirée, nous profitons une dernière fois de Chiang Mai et de son immense marché de nuit.
Journée 6
Nous commençons la journée par la rencontre avec la tribu des femmes girafes qui est perdue au milieu d'un paysage paradisiaque de végétation et de cascades naturelles. Les bijoux que ces femmes portent, si atypiques pour les touristes, sont posés autour de leur cou et genoux lorsqu'elles ont 4 ans. La tradition raconte qu'ils empêcheraient les morsures de serpents à ces endroits précis. Les rôles de chacun dans la tribu sont bien définis : les femmes restent au village, s'occupent des enfants et confectionnent des écharpes et bijoux tandis que leurs maris sont au camp des éléphants situés juste en dessous. Nous avons la chance d'assister à un morceau de guitare joué par la plus vieille femme du village. J'en ai des frissons. Plus loin, une petite fille nous sourie. Quel éclat dans ses yeux!
Nous redescendons des montagnes pour atteindre le camp des éléphants. Avant de partir, j'avais peur de trouver ici des animaux maltraités et dont l'intérêt ne se limitent qu'à satisfaire la curiosité des touristes. Mais il n'en est rien. Le moment tant attendu arrive! Nous prenons place sur le dos de l'éléphant. Non très rassurées, nous embarquons pour une balade de 45 minutes au milieu des montagnes et des rivières. Pendant que je suis là, dans cette nature magnifique, je me rends compte de la chance que j'ai. S'enchaînent ensuite balade sur une charrette à bœufs et un radeau de bambous. Quel bonheur! Nous prenons ensuite le déjeuner dans une ferme aux orchidées, située non loin du camp Maetamann. C'est une multitude de parfums qui nous entourent pendant que nous mangeons.
La journée se termine déjà. Nous avons maintenant beaucoup de route pour retourner dans la capitale. Dans le bus qui nous ramène à Bangkok, je me remémore toutes ces belles choses que nous avons vécues cette semaine. Ce ne seront bientôt que des souvenirs. Inoubliables, j'en suis certaine.
Pensées à "la jeunesse" : Nadège, Olivier, Marion, Julien,
Yannick, Jean-Noël, Michel, Andrée, Céline, Auré, Yaï et Kim, notre guide.
Je vous dis à très vite pour un article consacré à la deuxième semaine de mes vacances, elle aussi, riche en découvertes et émotions!
Photos: Aurélie Villon et moi-même
